mardi 8 juillet 2008

La montée du Golgotha

D'accord! Cela ne s'appelait pas le Golgotha, mais le col de Napremont!
A mon avis, ils auraient dû le nommer; le col « d'âpre » mont!
Donc, mon «chemin de croix » commença un dimanche matin!
C'était pas faute d'être partis « joyeux » et « insouciants » dans la plaine ensoleillée et fraîche, d'un beau matin d'été!
Mais « bosser » le jour du Seigneur, ça porte la poisse!
Il y a de la malédiction dans l'air, quand on ne le respecte pas!
La vision bucolique des « meuh-meuh » brunes et grasses dans les prés bien plats que nous traversâmes en premier, ne me prépara pas du tout au calvaire que j'allais subir, quelques heures plus tard!
D'ailleurs, en fait de calvaire, j'aurais dû me méfier quand j'en rencontrais un beau, juste au début du parcours!
C'était un signe de la providence!
Faut jamais négliger les signes de la providence!
La montée fut entreprise au pas de charge par mes « caprins-bouquetins » de compagnons!
Ce qui fait que je fus très vite largué!
Soufflant comme une locomotive à vapeur frappée par un mitraillage aérien de la Luftwaffe, je fus vite à court d'oxygène!
Obligé de m'arrêter pour ne pas mourir asphyxié!
Et c'est alors que je vis des « p'tis cons » de gamins et de gamines me passer sous le nez en cavalant, pour parachever une humiliation déjà très avancée.
Mon désespoir aurait atteint des profondeurs abyssales si, tel un marin-sauveteur, Janine n'était pas venue « repêcher » un homme « passé par dessus bord » dans cet océan de caillasses et de verdures sylvestres!
C'est à petits pas comptés que je poursuivis cette montée, comme les vieux font la course avec leur déambulatoire, dans les maisons de retraite!
Pas flambard, le mec!
A côté de moi, Janine faisait semblant de prendre des photos de petites fleurs!
Je n'étais pas dupe de son « manège »!
Tout ça, pour ne pas m'humilier d'avantage!
Mais, insensiblement, je repris le dessus, et le courage me revint un peu!
En pestant et en râlant, comme à mon habitude, je m'élevais quand même!
Je dois faire une parenthèse pour expliquer, que si, pour la plupart des individus, l'effort physique intense calme les nerfs, pour moi, c'est exactement l'inverse!
La fatigue me provoque toujours une fureur noire! Allez comprendre pourquoi?
Loin de m'apaiser, j'ai envie de flanquer des baffes à tout ce qui parle, et de taper sur tout ce qui remue!
Ce qui expliquerait, en partie, mon désintérêt total pour le sport!
D'où ce manque d'entraînement physique que je paie, ici, très cruellement!
Mais on s'habitue à tout! Strictement à tout!
Et comme les petits copains, je finis par arriver au col! Et même pas le dernier!
C'est vous dire! Ce dont je fus le premier surpris!
Ah! Mais il est une certitude: l'effort paie! Et même très bien!
Puisque s'offrit à nous, un panorama grandiose, époustouflant!
Le repas ne fut pas celui de la Cène, mais il était le bienvenu, après le calvaire vécu par bibi!
Tout aurait été parfaitement idyllique si je n'avais pas senti soudain, un liquide froid m'envahir le fondement!
Horreur!
Je m'étais assis sur l'embout de mon réservoir d'eau!
De vieux souvenirs de couches-culottes mouillées me revinrent en mémoire!
Mais c'est le genre de souvenirs de jeunesse qu'on préfère oublier!
Et pas des plus agréables, je vous prie de le croire!
Encore une occasion rêvée pour mes compagnons de se payer ma fiole!
Bon! C'est pas tout! Mais une fois là-haut, il faut redescendre!
Moi, les descentes, à priori, je préfère!
Mon quintal m'entraînant, par la force de la gravité, vers le bas, je serais plutôt pour!
Si ce n'est qu'au bout d'un moment, ce sont les genoux qui renâclent ferme!
Ainsi que les muscles du devant des cuisses!
Mais bon! Comme par un hasard extraordinaire, ce coup-ci, c'est moi qui suis dans les premiers! Cette magnifique descente vertigineuse s'annonçait pas trop mal!
Bien que les ravins côtoyés ne soient pas très engageants, les sentiers étaient bien tracés et sans difficultés.
En toute logique, on s'attendait à ce qu'il en soit ainsi jusqu'en bas!
C'est méconnaître une particularité intéressante de la montagne, que des citadins novices, comme nous, ignorent toujours: La montagne réserve toujours des surprises!
Et parfois fort désagréables!
Nous tombâmes très rapidement sur un tas d'éboulis composés de caillasses, de rochers de toutes dimensions, et même des plus imposantes, où tout chemin « civilisé » avait complètement disparu!
Las! Passé les quelques instants d'angoisse, on se mit à escalader ce foutoir pierreux, en faisant attention à chaque fois que l'on posait les pinceaux sur une pierre, de façon à ne pas provoquer une avalanche d'éboulis, ou de se tordre les chevilles!
On se disait bien, qu'en suivant la pente, on arriverait enfin en bas!
Après une heure de cheminement harassant, croyant notre salut arrivé, à la vue d'une renaissance herbeuse engageante, nous sommes tombés sur la deuxième « catastrophe »!
Une falaise abrupte, totalement infranchissable!
Là, sincèrement, je me suis dis qu'à part les hélicoptères de la gendarmerie, je me demandais bien comment nous allions pouvoir regagner la vallée sans problèmes!
Mais il y toujours un miracle pour les innocents et les inconscients de la montagne!
Je l'ai souvent vérifié!
Des éclaireurs courageux sondèrent les versants gauches et droits de notre cul de sac!
Bientôt, il s'avéra que le « droit » donnait plus d'espoir!
En chevauchant des troncs d'arbres, et à moitié en escaladant des rochers, Françoise et moi, nous nous retrouvâmes, par un miracle qui s'explique difficilement
(comme tous les miracles, dailleurs!) en tête de cette exploration improvisée.
Avec un instinct et un sens de l'orientation digne d'un pigeon voyageur!
Si! Si! C'est pas la peine de rigoler! Je sais ce que j'écris!
Bon! J'avoue quand même que Corinne nous avait précédée, mais de très peu!
Et en « lâcheuse » patentée, elle n'était pas remontée pour nous montrer le chemin!
Seuls ses cris et ses « coucous » nous guidaient depuis la vallée!
Quant aux « veinards », le c… bordé de nouilles, comme on dit vulgairement, partis sur la gauche, ils ont retrouvé facilement le chemin que nous aurions dû prendre primitivement, et sont arrivés à l'hôtel, une bonne plombe avant nous!
Il n'y a rien à faire! Il y a les poissards, et les.....autres!
L'essentiel, c'est que nous sommes tous rentrés sains et sauf, en bonne santé, et vivants!
Même moi, j'ai survécu à cette redoutable épreuve!
Mais c'était pas fini, hélas! Le lendemain, c’était lundi ! Jour de reprise du vrai boulot !

A suivre!


2 commentaires:

Luísa Nogueira a dit…

Cher Gérard Gilbert,
J'ai nettement l'impression que vous êtes jeune!
Affectueusement,
Lu N.

Anonyme a dit…

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