lundi 19 février 2007

Randonnée à hauts risques,Une histoire de gibier

















Par un beau dimanche de février, une belle équipe de randonneurs, dont je faisais partie, cheminait tranquillement dans un bois« dormant » où l’on entendait force piafs et zoziaux lancer leur « cui-cui » sonores, parfois accompagné d’un « coucou » espiègle et insolent.
Une biche aventureuse osait braver sa trouille légendaire pour nous narguer, mais de très loin, je vous rassure !

Ah ! Quel paradis ! Surtout lorsque le soleil est de la fête, et darde des rayons pas trop brûlant, juste ce qu’il faut pour dispenser une chaleur douce et bienveillante !

Le paradis ! « The » paradis ! Me direz-vous ! L’odeur de l’humus, les quelques rares jonquilles! Tout ça pour vous dire que nous n’étions pas préparé à ce qui allait suivre !

Au détour d’un virage du sentier de grande randonnée (GR) bien balisé et fréquenté : Arrrrgghhh ! Une immonde pancarte nous saute littéralement au visage !

« TIRS A BALLES » Et au pluriel, s’il vous plaît ! Mon Dieu que faire ?

Question vitale à laquelle il faut répondre immédiatement !

J’envisageais tout de suite, le plongeon salvateur, face contre terre !

Mais une horrible mare de boue noirâtre réfréna brutalement mes ardeurs !

Agiter un mouchoir blanc en signe de reddition ? Ouais ! Mais à qui pouvait bien s’adresser ce dérisoire signe de soumission?

Téléphoner, grâce à mon portable à la gendarmerie la plus proche, pour qu’on nous envoie immédiatement des secours ? Ouais, mais le temps que je trouve le numéro, nous serions plus que de la chair à pâtée (de toutou) !

Quant à enfiler un gilet pare-balle, il n’en était pas question ! Vu qu’il ne fait pas spécialement partie de la panoplie ordinaire du randonneur de base !

Heureusement l’homme a un cerveau ! Même moi !

Remis de ma primitive frayeur, j’ai compris qu’il s’agissait peut-être d’autre chose !

Ah ! Bon Dieu ! Mais c’est bien sûr !

Pour vous expliquer le cheminement de mon raisonnement rassurant et apaisant, il faut que je vous explique quelques détails un peu vulgaires, mais nécessaires !

De temps en temps, nous avons tous besoin d’un « largage » (comment dire ?) de surplus liquides fort encombrants ! Le « solide » étant plus rare ! Et sans vouloir faire preuve d’une misogynie exagérée, ces dames plus souvent que nous !

C’est alors que nous pratiquons un éparpillement géographique conséquent, dans les fourrés autour de nous, afin de protéger la pudeur chatouilleuse de nos compagnes et compagnons !

Donc, si j’ai bien tout compris, des « Nimrod » du dimanche, des tireurs de perdreaux, des « zigouilleurs » de bestioles en tous genres, ont peur de confondre nos charmantes compagnes avec du gibier à poils ! Avec des sangliers, ou des hases (femelle du lièvre) par exemple !

Quelle muflerie ! J’vous jure ! Oui ! Parce qu’il faut bien comprendre une chose, c’est que ces dames préfèrent les fourrés et les buissons !

Nous, les « mâles » ayant une propension toute naturelle à choisir des troncs d’arbre, ceci nous offrant une protection plus conséquente contre...des « pruneaux » solides !

Mais de là à confondre un parka rouge vif, ou un gilet fuchsia avec le gris sombre du poil d’un sanglier, il y a quand même des limites !

Quand on est daltonien à ce point là, on s’abstient de chasser !

Donc, ce panneau insolent a pour but de nous expliquer gentiment que pour les petites « commissions » et même les grosses, on a intérêt à faire ça….. ailleurs !

Moi, à leur place, j’aurais plutôt écrit ceci :

«Pisser et faire caca par ici est dangereux » !

Au moins, c’est clair, c’est franc, c’est explicite, et cela ne souffre d’aucune interprétation oiseuse, ou trompeuse ! Bon ! C’est peut-être trop simple et très légèrement plus long !

Mais que voulez-vous ! Dans notre beau pays, on aime bien les « énigmes » les messages cachés, les « cachotteries », les « pudibonderies littéraires » !

Tiens ! Et pour mieux vous le prouvez, je vais vous en apprendre une belle !

Ayant travailler dans un service import-export d’une grande société de matériels informatiques, je devais consulter le code des douanes !
Ce magnifique « code des douanes » répertorie strictement TOUT ce qui existe sur terre !

C'est-à-dire que TOUT objet, vivant ou inerte possède son….code !
C’est ainsi que je tombe un jour, sur une étrange définition :
« Gibier à peau fine » ! Etant d’un naturel curieux, et surtout jeune et naïf, j’interroge mon chef qui se gondole et ricane !
_Abruti ! C’est nous !
_Comment ça, "c’est nous" ?
_Ben ouais ! Le « gibier à peau fine » ce sont les êtres humains !

L’administration douanière, dans son infinie « pudeur » lorsque nous exportons des fusils de guerre, ou tout autre « joujou » de cette sorte, destinés à occire des hommes, met dans ses documents : « gibier à peau fine » !

C’est-y pas charmant ? Quelle délicatesse ! Quelle sensibilité !

Vingt siècles de civilisation ! Voilà ce que cela signifie !

Heureusement, notre belle balade s’est bien terminée ! Courageusement, sans crainte, avec la détermination des hommes de foi, nous sommes rentrés sains et saufs !

Mais d’ici peu, quand on voudra avoir la certitude de rentrer vivant de nos belles sorties pédestres, on fera comme les astronautes ; on emmènera des urinoirs portatifs, ou des pistolets ! A moins que certains, pour une question de confort personnel ne se prémunissent de couches pour adultes !