lundi 8 juin 2009

Visite au "cartel" d’Assier

Il n’est pas aussi réputé que celui de Medellin, mais il vaut le détour. Nos dealers de foie gras tenaient absolument à nous faire visiter leurs officines planquées dans la campagne, à l’abri des regards indiscrets de la famille poulagas ! Et ce ne sont pas les mêmes volailles, je vous prie de le croire !
On s'est d'abord retrouvé dans le brouillard le plus complet! Heureusement, celui-ci s'est vite levé.
Nous sommes arrivés dans la petite ville d'Assier où le marché aux volailles allait bon train.
De pauvres petites bestioles étaient enfermées dans des cages si étroites, que je me remémorais instantanément la chambre partagée avec mes frangins, dans le HLM de la banlieue sud de mon enfance. C'est pourquoi, je ne m'attardais pas à contempler ces canetons me rappelant de trop mauvais souvenirs.
On s'est donc enfoncé dans la campagne environnante où nous attendait une surprise de taille.
Et quand j'écris de « taille », il faut me croire sur parole! C'était bien de la pierre de « taille »
Un dolmen! Rien que ça! Il paraît que les Celtes sont passés par là et qu'il y a même beaucoup plus de menhirs et de dolmen dans le Lot qu'en Bretagne!
Voilà qui va faire plaisir à nos joueurs de biniou dont un représentant magnifique nous « drivait » en compagnie de M.G dans ce séjour champêtre. Quand je pense que j'ai failli l'oublier! Notre « menhir perso », notre roc, notre pilier de la rando; Jean-Cyriaque. Mais il n'a pas bronché à l'évocation de cette occupation celtique de la région. Il faut dire que les deux nouvelles guides qui nous annonçaient ces infos stupéfiantes avaient l'air de posséder leur sujet sur le bout de leurs pompes de rando. Pas question de les contredire.
La plus jeune des deux (je ne dirai pas laquelle par galanterie!) était une novice qui « s'instructionnait » à notre contact. En plus de nos deux rabatteurs, nous étions « cornaqués » par deux femmes guides! On ne risquait pas de se paumer! Pour sûr Bill!
Donc, en plus de Michel et de Jean, nous avions Annick et Valérie sur le « râble »!
Alors, comme des gamins de maternelle en promenade, que nous restait-il à faire? Hum? Ben chanter pardi!
Ah! On s'en est donné à cœur joie! Tout notre répertoire y est passé! De Brassens, à Brel, en passant par Bobby la Pointe, Charles Trenet, les frères Jacques, Berthe Silva, enfin, rien que des « tubes » très modernes! Mais ce dont j'étais loin de me douter, c'est qu'il y en avait une qui nous épiait sournoisement pour me réserver une surprise désagréable, quelques jours plus tard! Mais ceci est une autre histoire, comme l'écrivait ce cher Rudyard!

Au cours de cette belle ballade, nous avons croisé une petite maison de pierre, abri de bergers, dont j'ai oublié le nom, et que je vais me faire engueuler pour ça, par tout ceux qui vont me lire, et qui ont fait la randonnée, et qui ont écouté, eux, pas comme moi, qui suis un distrait congénital! C'est alors que je reçu les confidences scandaleuses d'un criminel cynique qui venait de commettre son forfait, et ne trouvait rien de mieux que de me faire partager son secret, pour soulager un peu sa conscience, pensait-il, le fourbe! A l'écoute, et au souvenir de son récit, j'eus, et j'ai encore des frissons de dégout! Je venais de lui montrer, par terre, sur le chemin, la coquille d'un gros gastéropode que nous appelons vulgairement
« escargot de Bourgogne »!
Un certain Jean-Michel venait de m'apprendre que celui-ci était un « animal protégé » et le fait de le récolter sans autorisation valait au contrevenant une forte amende! Car ce pauvre animal est en voie de disparition, donc très rare! Ce qui m'étonnait tout de même un peu, car je venais d'en apercevoir au moins trois ou quatre, en l'espace de quelques minutes.
Et que me dit alors mon « assassin » bavard?
_Tu sais Gérard, tout à l'heure, j'ai perçu un craquement sinistre sous une de mes chaussures, et je me demande si.... _Arrête! Je ne veux pas en entendre d'avantage! Complice d'un meurtre, moi? Jamais!
Et je le plantais là, sans autre forme de procès.
Au train où vont les choses, et vu le nombre d'animaux et d'insectes en voie de disparition et protégés, je crains le jour où, dans un geste d'énervement, j'écraserai rageusement une « musca domestica », autrement dit une mouche, avec une tapette, sans me rendre compte que je participerai ainsi à la destruction de la nature! J'ai écrit « tapette »? Vous êtes sûrs? Alors, c'est à l'insu de mon plein gré! N'y voyez aucune allusion déplacée à une catégorie, elle aussi....protégée, mais pas en voie d'extinction! Bref de balivernes entomologiques et zoologiques! Nous avons alors poursuivi notre route.

De loin en loin, nous étions épiés par des membres du gang mafieux qui surveillaient ainsi notre progression vers l'unité de production des produits illicites.
Nous y sommes enfin arrivés, en apercevant une partie de la récolte non encore « transformée » par le laboratoire clandestin. Nous avons faire alors le tour des villas des proprios dont nous avons pris en cachette les portraits pour le signalement futur à la brigade de répression des trafics en tout genre!
Après un petit apéro sympa pour nous mettre en condition, le directeur de l'officine nous a fait un petit speech, pour nous expliquer les secrets de sa production, sa rentabilité, et les bénéfices que nous pourrions en tirer. Mais avant toute chose, il fallut bien gouter à la marchandise pour vérifier la qualité de celle-ci! Ah! Pour la « goûter » on l'a goûté!
Et en quantité, je vous prie de le croire!
Dois-je l'avouer ou le dénoncer? Un certain Jean-Cyriaque avait tellement abusé et poussé sur le « jaja » qu'il s'est mis à vouloir draguer nos braves chiennes qui gardaient la « production » en leur proposant en cadeau, son appareil photo!
C'est vous dire s'il était bien « atteint » par la dangerosité des produits absorbés! Ces braves toutous nous ont fait une démonstration magnifique de leur talent de gardiennes de troupeau d'oies!
C'était fascinant et extraordinaire de voir comment elles dirigeaient ces bestioles dociles.
Mais moi, ce qui m'a le plus amusé, c'est d'observer la seule oie « rebelle » de la bande! Une qui n'a pas voulu suivre le troupeau, et qui est resté dans son coin, en jetant un œil méprisant sur les copines qui faisaient leur numéro. Elle m'inspira une soudaine et forte sympathie. Allez savoir pourquoi? A voir ce troupeau bien docile et bien concentré qui regardait dans une seule direction, j'ai brusquement revu, là devant mes yeux, les fans féminines d'un concert d'un chanteur français célèbre. La seule chose qui m'a étonné, c'est de ne pas entendre ces cris hystériques: « Patrîîîîîck Patrîîîîî Patrîîîîîckck, »!
Ensuite, nous eûmes droit à une démonstration de la préparation de la drogue, phase appelée « gavage »! Certaines âmes sensibles, distraites et un peu obsédées, il faut bien le dire, n'ayant pas vu le cou de l'oie entre les cuisses du démonstrateur, ont cru naïvement que l'homme se livrait....et là j'ose à peine le formuler tellement la chose est obscène, à un....plaisir solitaire! Il faut dire aussi, que le geste rapide et saccadé prêtait à confusion! Mais je vous jure que ce n'est pas moi qui ai pensé le premier! Quelqu'un, dont je tairais l'identité, me l'a soufflé honteusement! Oh! J'en rougis encore tellement je fus choqué par ses pensées indécentes!
Nous avons ensuite visité les différentes pièces du laboratoire de transformation.
A la sortie, une des chienne, à la position fort décontractée et quasiment lascive, inspira une réflexion d'une obscénité si vulgaire de la part d'un macho sournois, dont je tairais ici le nom, qu'il faudrait me torturer, en me forçant à écouter du rapp par exemple, pour que je vous la livre!
Vous comprenez maintenant toute la nocivité que renferme ces produits manufacturés que l'on croit délicieux et qui ne sont qu'un instrument de perdition pour notre société.
Après une très courte sieste, et des réparations nécessaires et urgentes, nous sommes repartis sur les chemins de la campagne environnante pour revenir sur notre point de départ, la petite ville d'Assier. Et là, Ô merveille, nous avons visité le château de Galliot de Genouillac.
C'est alors que Valérie, notre jeune guide, se lança dans la description savante et historique du château et de son célèbre occupant.Château d'Assier
Elle tenta de nous épater en nous racontant que ce célèbre gentilhomme devint fort riche en inventant une pièce d'artillerie légère et mobile. Et comme je n'en rate pas une, je lui en bouchais un coin, sans lui laisser le temps de respirer, en lui sortant ma petite « couleuvrine »!
Aïe! Je sens que je me suis encore mal exprimer, et que vous m'avez mal compris!
La « couleuvrine » est précisément le nom de ce canon! Je ne sais pas ce que vous alliez encore imaginer? Car mon artillerie personnelle ne regarde que moi, et je ne la sors qu'en cas de strict nécessité organique ou amoureuse!

Le plus cocasse encore, c'est qu'un jardinier totalement irresponsable nous permit de d'entrer dans la cour du château, alors que la visite n'était pas autorisée! Au grand scandale de la gardienne qui ne nous en tint pas trop rigueur.
Nous avons encore admiré les frises guerrières de l'église du village avant de reprendre nos charriots « tomobiles » pour le voyage du retour.
Bon! Il ne me reste plus qu'à taper mon rapport aux autorités judiciaires pour dénoncer ces redoutables trafiquants, en espérant qu'il n'y aura pas trop de représailles sanglantes!
Enfin, heureusement qu'il a fait beau, sinon nous serions revenus d'Assier ….trempés!
Wouarf! Hi! Hi! Hi! Bon! D'accord, elle est con, cette vanne! Mais si elle me plaît, à moi?

A suivre!

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