mardi 16 juin 2009

Versailles ? Aïe ! Aïe ! Aïe !

Ça rime ? Hein ! Et encore ! Vous ne savez pas ce qui vous attend, à la lecture de cette épopée versaillaise, plombée d’incidents plus tragiques et cocasses, les uns que les autres !

Il y a des jours, comme ça, où l’on ne devrait pas se lever pour aller à la rando du jeudi !

Une bonne journée de flemme peut vous éviter beaucoup d’ennuis et de stress !

Nous partîmes joyeux et surtout …..inconscients, vers des contrées lointaines.....! Oui! Là je pars dans un lyrisme débridé! Il faudrait plutôt parler de contrées touristiques et urbaines. Et « urbaines » elles ne le furent pas tant que ça! Car il y a deux définitions pour cet adjectif! Et j'espère que vous ne l'ignorer pas, bande d'incultes! Je dois préciser que c'est moi qui « drivait » dans ma « pétrolette » une partie de mes camarades d'infortune vers ce haut lieu de l'histoire de notre pays, j'ai nommé; le château de Versailles. Arrivé en bordure du parc, près du lac aux Suisses, sur l'ancienne N10, je me gare sur le trottoir. A peine le coffre ouvert, et les pompes de rando lacées, j'entends un grand coup de frein, juste à notre hauteur. Et là, j'assiste à un spectacle effroyable! Une voiture percute violemment un motard qui part littéralement vers le ciel, avant de retomber, à mes pieds, en position fœtale et qui ne bouge plus! Pour me faire digérer mon petit déjeuner, il n'y avait pas mieux! Vous en conviendrez aisément? Aussi perplexe qu'une poule examinant un « playmobil », je me penche sur le blessé. Et alors, j'entends une foule d'abrutis me hurler:
« Faut pas le toucher! Faut pas le toucher! »
A moi! L'ancien secouriste de la Croix-Rouge,qui a son brevet de secourisme et de « ranimateur »! Le comble de l'insulte! Vexant! J'vous jure! J'en aurais oublié la victime inconsciente, pour flanquer des coups de pompe dans le fondement à tous mes « conseilleurs »! Heureusement, la providence qui veille sur les « calomniés » fit que je vis mon motard, esquisser de petits gestes très progressifs pour retirer ses gants. Puis, sans autre forme de procès, retirer son casque au grand scandale de mes apprentis secouristes!

Le jeune homme s'ébroua en s'asseyant sur le trottoir! Ouf! Son état physique apparent nous rassura sur le champ. Surtout qu'il était jeune, souple et sûrement sportif, ce qui lui avait permis ce roulé-boulé salvateur. C'est alors que sortit de la voiture, la « coupable »! Une petite jeune femme, toute apeurée et encore sous le coup de l'émotion provoquée par sa « grosse bévue ». Et devinez quoi? Le portable collé à l'oreille, bien sûr! Tout en se dirigeant vers sa « victime » on la voit bavasser ferme avec un interlocuteur inconnu. Le motard,toujours assis, la regarde d'un air sombre et lui lance tout à trac:

_Vous faites quoi, là? Vous téléphonez à qui?

_Heu! C'est les secours!

_Passez-moi votre portable!

Et d'un geste vif et autoritaire, il pique le téléphone des mains de la jeune femme, complètement abasourdie! C'est alors que j'entends cette conversation surréaliste:

_Vous êtes les secours? Oui! C'est moi la victime! Je suis « pompier »! Je connais la procédure....!

C'est ainsi que l'accidenté fit son rapport directement à ses collègues! Avouez que cela ne se voit pas tous les jours? Mais vu la jeunesse des deux jeunes protagonistes de cette histoire mouvementée et ferrailleuse, cela va se terminer par un mariage, car je suis un indécrottable sentimental.

Je ne vous décris pas l'arrivée des secours, l'embouteillage, les coups de klaxons, ect...Que du vulgaire! Si ce n'était qu'un pauvre camarade se retrouva coincé dans cette cohue « tomobilistique » et qu'il fallut l'attendre pour s'éloigner enfin de ces lieux de perdition circulatoire!

Heureusement que la « nature est là, qui t'aime et te tend les bras » comme l'écrivait ce niais philosophique de Jean-Jacques, dit Rousseau pour les intimes. Tu parles! A peine enfoncé dans les bois, des « malfaisants », des « casse-pieds » congénitaux nous avaient dressés un beau mur, sous un pont, en nous forçant ainsi à faire un kilomètre de plus dans ces contrées sauvages du parc de Versailles. Nous avons ensuite déjeuner au bord d'un lac charmant, dans la beauté bucolique de ces belles forêts entourant notre monument monarchique.

Tout c'est très bien passé jusqu'au retour, c'est à dire aux abords de ce même parc que nous avions quitté le matin. C'est alors que l'incongru, l'impensable, l'inimaginable, l'unique, l'exceptionnel se produisit: On avait perdu une randonneuse! Et en plein bois, par dessus le marché! Personne ne s'était rendu compte de l'absence de notre adorable, de notre sympathique, de notre « lunaire » Françoise. Ayant eu un besoin tout à fait exceptionnel chez nos compagnes, de se soulager la vessie, elle s'était éloignée du « troupeau » quelques instants.

Mais hélas, quand elle voulut nous rejoindre, elle suivit trois personnes, qu'elle aperçut au loin, et qu'elle prit, à tort, pour des gens de chez nous! Erreur fatale! La chèvre de Monsieur Seguin, n'aura pas été plus terrorisée que notre pauvre Françoise, quand elle comprit son erreur et qu'elle se retrouva ainsi, perdue, égarée, oubliée, sacrifiée au milieu de cette nature hostile et impitoyable. Merci le téléphone portable! Vous imaginez ce qui se serait passé si elle n'en avait pas été équipée? Dix ans après: Le mystère de la randonneuse égarée enfin éclairci!

Des promeneurs retrouvent des ossement qui ont pu enfin être identifiés comme appartenant à une certaine Françoise S. Le dossier judiciaire est désormais clos! Le pire, c'est qu'il a fallu que je fasse demi tour pour aller la rechercher! Car c'était une de mes passagères! Elle aurait fait partie d'un autre « convoi », je me serais tiré vite fait comme les autres! Mais là, pas de pot! Il a bien fallu la récupérer! Autrement, je sens bien qu'on me l'aurait encore reproché!

Heureusement, on a récupéré notre « chèvre », pardon, notre randonneuse, saine et sauve!

Au fond, je me demande s'il ne faudrait pas équiper certaines de nos randonneuses de clarine!

Oui! Vous savez, ce que nos braves paysans des alpages mettent au cou de leurs vaches pour ne pas les perdre! Moi, c'est une idée, comme ça, que je lance à la cantonade! Vous n'êtes pas obligé de l'adopter! Ah! Je sens que les objections vont encore fuser de toute part.

On ne peut pas avoir une idée originale sans être contré, tout de suite, par un tas de pisse-froid qui ne comprennent rien du tout.

Pour nous calmer de nos émotions, nous avons eu quand même droit à un petit tour dans le magnifique parc du château, où l'on a pu admirer la merveilleuse orangerie, et un

« Louis XIV » breton venu admirer sa petite chaumière. Enfin, pour nous récompenser de tous nos efforts, de toutes nos émotions, nous avons eu droit à DEUX heures d' embouteillage idyllique, passionnants, reposants, pour revenir dans nos pénates!

Vous croyez que je vais l'oublier, cette rando? Vous rêvez ou quoi?


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