mardi 16 juin 2009

Versailles ? Aïe ! Aïe ! Aïe !

Ça rime ? Hein ! Et encore ! Vous ne savez pas ce qui vous attend, à la lecture de cette épopée versaillaise, plombée d’incidents plus tragiques et cocasses, les uns que les autres !

Il y a des jours, comme ça, où l’on ne devrait pas se lever pour aller à la rando du jeudi !

Une bonne journée de flemme peut vous éviter beaucoup d’ennuis et de stress !

Nous partîmes joyeux et surtout …..inconscients, vers des contrées lointaines.....! Oui! Là je pars dans un lyrisme débridé! Il faudrait plutôt parler de contrées touristiques et urbaines. Et « urbaines » elles ne le furent pas tant que ça! Car il y a deux définitions pour cet adjectif! Et j'espère que vous ne l'ignorer pas, bande d'incultes! Je dois préciser que c'est moi qui « drivait » dans ma « pétrolette » une partie de mes camarades d'infortune vers ce haut lieu de l'histoire de notre pays, j'ai nommé; le château de Versailles. Arrivé en bordure du parc, près du lac aux Suisses, sur l'ancienne N10, je me gare sur le trottoir. A peine le coffre ouvert, et les pompes de rando lacées, j'entends un grand coup de frein, juste à notre hauteur. Et là, j'assiste à un spectacle effroyable! Une voiture percute violemment un motard qui part littéralement vers le ciel, avant de retomber, à mes pieds, en position fœtale et qui ne bouge plus! Pour me faire digérer mon petit déjeuner, il n'y avait pas mieux! Vous en conviendrez aisément? Aussi perplexe qu'une poule examinant un « playmobil », je me penche sur le blessé. Et alors, j'entends une foule d'abrutis me hurler:
« Faut pas le toucher! Faut pas le toucher! »
A moi! L'ancien secouriste de la Croix-Rouge,qui a son brevet de secourisme et de « ranimateur »! Le comble de l'insulte! Vexant! J'vous jure! J'en aurais oublié la victime inconsciente, pour flanquer des coups de pompe dans le fondement à tous mes « conseilleurs »! Heureusement, la providence qui veille sur les « calomniés » fit que je vis mon motard, esquisser de petits gestes très progressifs pour retirer ses gants. Puis, sans autre forme de procès, retirer son casque au grand scandale de mes apprentis secouristes!

Le jeune homme s'ébroua en s'asseyant sur le trottoir! Ouf! Son état physique apparent nous rassura sur le champ. Surtout qu'il était jeune, souple et sûrement sportif, ce qui lui avait permis ce roulé-boulé salvateur. C'est alors que sortit de la voiture, la « coupable »! Une petite jeune femme, toute apeurée et encore sous le coup de l'émotion provoquée par sa « grosse bévue ». Et devinez quoi? Le portable collé à l'oreille, bien sûr! Tout en se dirigeant vers sa « victime » on la voit bavasser ferme avec un interlocuteur inconnu. Le motard,toujours assis, la regarde d'un air sombre et lui lance tout à trac:

_Vous faites quoi, là? Vous téléphonez à qui?

_Heu! C'est les secours!

_Passez-moi votre portable!

Et d'un geste vif et autoritaire, il pique le téléphone des mains de la jeune femme, complètement abasourdie! C'est alors que j'entends cette conversation surréaliste:

_Vous êtes les secours? Oui! C'est moi la victime! Je suis « pompier »! Je connais la procédure....!

C'est ainsi que l'accidenté fit son rapport directement à ses collègues! Avouez que cela ne se voit pas tous les jours? Mais vu la jeunesse des deux jeunes protagonistes de cette histoire mouvementée et ferrailleuse, cela va se terminer par un mariage, car je suis un indécrottable sentimental.

Je ne vous décris pas l'arrivée des secours, l'embouteillage, les coups de klaxons, ect...Que du vulgaire! Si ce n'était qu'un pauvre camarade se retrouva coincé dans cette cohue « tomobilistique » et qu'il fallut l'attendre pour s'éloigner enfin de ces lieux de perdition circulatoire!

Heureusement que la « nature est là, qui t'aime et te tend les bras » comme l'écrivait ce niais philosophique de Jean-Jacques, dit Rousseau pour les intimes. Tu parles! A peine enfoncé dans les bois, des « malfaisants », des « casse-pieds » congénitaux nous avaient dressés un beau mur, sous un pont, en nous forçant ainsi à faire un kilomètre de plus dans ces contrées sauvages du parc de Versailles. Nous avons ensuite déjeuner au bord d'un lac charmant, dans la beauté bucolique de ces belles forêts entourant notre monument monarchique.

Tout c'est très bien passé jusqu'au retour, c'est à dire aux abords de ce même parc que nous avions quitté le matin. C'est alors que l'incongru, l'impensable, l'inimaginable, l'unique, l'exceptionnel se produisit: On avait perdu une randonneuse! Et en plein bois, par dessus le marché! Personne ne s'était rendu compte de l'absence de notre adorable, de notre sympathique, de notre « lunaire » Françoise. Ayant eu un besoin tout à fait exceptionnel chez nos compagnes, de se soulager la vessie, elle s'était éloignée du « troupeau » quelques instants.

Mais hélas, quand elle voulut nous rejoindre, elle suivit trois personnes, qu'elle aperçut au loin, et qu'elle prit, à tort, pour des gens de chez nous! Erreur fatale! La chèvre de Monsieur Seguin, n'aura pas été plus terrorisée que notre pauvre Françoise, quand elle comprit son erreur et qu'elle se retrouva ainsi, perdue, égarée, oubliée, sacrifiée au milieu de cette nature hostile et impitoyable. Merci le téléphone portable! Vous imaginez ce qui se serait passé si elle n'en avait pas été équipée? Dix ans après: Le mystère de la randonneuse égarée enfin éclairci!

Des promeneurs retrouvent des ossement qui ont pu enfin être identifiés comme appartenant à une certaine Françoise S. Le dossier judiciaire est désormais clos! Le pire, c'est qu'il a fallu que je fasse demi tour pour aller la rechercher! Car c'était une de mes passagères! Elle aurait fait partie d'un autre « convoi », je me serais tiré vite fait comme les autres! Mais là, pas de pot! Il a bien fallu la récupérer! Autrement, je sens bien qu'on me l'aurait encore reproché!

Heureusement, on a récupéré notre « chèvre », pardon, notre randonneuse, saine et sauve!

Au fond, je me demande s'il ne faudrait pas équiper certaines de nos randonneuses de clarine!

Oui! Vous savez, ce que nos braves paysans des alpages mettent au cou de leurs vaches pour ne pas les perdre! Moi, c'est une idée, comme ça, que je lance à la cantonade! Vous n'êtes pas obligé de l'adopter! Ah! Je sens que les objections vont encore fuser de toute part.

On ne peut pas avoir une idée originale sans être contré, tout de suite, par un tas de pisse-froid qui ne comprennent rien du tout.

Pour nous calmer de nos émotions, nous avons eu quand même droit à un petit tour dans le magnifique parc du château, où l'on a pu admirer la merveilleuse orangerie, et un

« Louis XIV » breton venu admirer sa petite chaumière. Enfin, pour nous récompenser de tous nos efforts, de toutes nos émotions, nous avons eu droit à DEUX heures d' embouteillage idyllique, passionnants, reposants, pour revenir dans nos pénates!

Vous croyez que je vais l'oublier, cette rando? Vous rêvez ou quoi?


lundi 8 juin 2009

Visite au "cartel" d’Assier

Il n’est pas aussi réputé que celui de Medellin, mais il vaut le détour. Nos dealers de foie gras tenaient absolument à nous faire visiter leurs officines planquées dans la campagne, à l’abri des regards indiscrets de la famille poulagas ! Et ce ne sont pas les mêmes volailles, je vous prie de le croire !
On s'est d'abord retrouvé dans le brouillard le plus complet! Heureusement, celui-ci s'est vite levé.
Nous sommes arrivés dans la petite ville d'Assier où le marché aux volailles allait bon train.
De pauvres petites bestioles étaient enfermées dans des cages si étroites, que je me remémorais instantanément la chambre partagée avec mes frangins, dans le HLM de la banlieue sud de mon enfance. C'est pourquoi, je ne m'attardais pas à contempler ces canetons me rappelant de trop mauvais souvenirs.
On s'est donc enfoncé dans la campagne environnante où nous attendait une surprise de taille.
Et quand j'écris de « taille », il faut me croire sur parole! C'était bien de la pierre de « taille »
Un dolmen! Rien que ça! Il paraît que les Celtes sont passés par là et qu'il y a même beaucoup plus de menhirs et de dolmen dans le Lot qu'en Bretagne!
Voilà qui va faire plaisir à nos joueurs de biniou dont un représentant magnifique nous « drivait » en compagnie de M.G dans ce séjour champêtre. Quand je pense que j'ai failli l'oublier! Notre « menhir perso », notre roc, notre pilier de la rando; Jean-Cyriaque. Mais il n'a pas bronché à l'évocation de cette occupation celtique de la région. Il faut dire que les deux nouvelles guides qui nous annonçaient ces infos stupéfiantes avaient l'air de posséder leur sujet sur le bout de leurs pompes de rando. Pas question de les contredire.
La plus jeune des deux (je ne dirai pas laquelle par galanterie!) était une novice qui « s'instructionnait » à notre contact. En plus de nos deux rabatteurs, nous étions « cornaqués » par deux femmes guides! On ne risquait pas de se paumer! Pour sûr Bill!
Donc, en plus de Michel et de Jean, nous avions Annick et Valérie sur le « râble »!
Alors, comme des gamins de maternelle en promenade, que nous restait-il à faire? Hum? Ben chanter pardi!
Ah! On s'en est donné à cœur joie! Tout notre répertoire y est passé! De Brassens, à Brel, en passant par Bobby la Pointe, Charles Trenet, les frères Jacques, Berthe Silva, enfin, rien que des « tubes » très modernes! Mais ce dont j'étais loin de me douter, c'est qu'il y en avait une qui nous épiait sournoisement pour me réserver une surprise désagréable, quelques jours plus tard! Mais ceci est une autre histoire, comme l'écrivait ce cher Rudyard!

Au cours de cette belle ballade, nous avons croisé une petite maison de pierre, abri de bergers, dont j'ai oublié le nom, et que je vais me faire engueuler pour ça, par tout ceux qui vont me lire, et qui ont fait la randonnée, et qui ont écouté, eux, pas comme moi, qui suis un distrait congénital! C'est alors que je reçu les confidences scandaleuses d'un criminel cynique qui venait de commettre son forfait, et ne trouvait rien de mieux que de me faire partager son secret, pour soulager un peu sa conscience, pensait-il, le fourbe! A l'écoute, et au souvenir de son récit, j'eus, et j'ai encore des frissons de dégout! Je venais de lui montrer, par terre, sur le chemin, la coquille d'un gros gastéropode que nous appelons vulgairement
« escargot de Bourgogne »!
Un certain Jean-Michel venait de m'apprendre que celui-ci était un « animal protégé » et le fait de le récolter sans autorisation valait au contrevenant une forte amende! Car ce pauvre animal est en voie de disparition, donc très rare! Ce qui m'étonnait tout de même un peu, car je venais d'en apercevoir au moins trois ou quatre, en l'espace de quelques minutes.
Et que me dit alors mon « assassin » bavard?
_Tu sais Gérard, tout à l'heure, j'ai perçu un craquement sinistre sous une de mes chaussures, et je me demande si.... _Arrête! Je ne veux pas en entendre d'avantage! Complice d'un meurtre, moi? Jamais!
Et je le plantais là, sans autre forme de procès.
Au train où vont les choses, et vu le nombre d'animaux et d'insectes en voie de disparition et protégés, je crains le jour où, dans un geste d'énervement, j'écraserai rageusement une « musca domestica », autrement dit une mouche, avec une tapette, sans me rendre compte que je participerai ainsi à la destruction de la nature! J'ai écrit « tapette »? Vous êtes sûrs? Alors, c'est à l'insu de mon plein gré! N'y voyez aucune allusion déplacée à une catégorie, elle aussi....protégée, mais pas en voie d'extinction! Bref de balivernes entomologiques et zoologiques! Nous avons alors poursuivi notre route.

De loin en loin, nous étions épiés par des membres du gang mafieux qui surveillaient ainsi notre progression vers l'unité de production des produits illicites.
Nous y sommes enfin arrivés, en apercevant une partie de la récolte non encore « transformée » par le laboratoire clandestin. Nous avons faire alors le tour des villas des proprios dont nous avons pris en cachette les portraits pour le signalement futur à la brigade de répression des trafics en tout genre!
Après un petit apéro sympa pour nous mettre en condition, le directeur de l'officine nous a fait un petit speech, pour nous expliquer les secrets de sa production, sa rentabilité, et les bénéfices que nous pourrions en tirer. Mais avant toute chose, il fallut bien gouter à la marchandise pour vérifier la qualité de celle-ci! Ah! Pour la « goûter » on l'a goûté!
Et en quantité, je vous prie de le croire!
Dois-je l'avouer ou le dénoncer? Un certain Jean-Cyriaque avait tellement abusé et poussé sur le « jaja » qu'il s'est mis à vouloir draguer nos braves chiennes qui gardaient la « production » en leur proposant en cadeau, son appareil photo!
C'est vous dire s'il était bien « atteint » par la dangerosité des produits absorbés! Ces braves toutous nous ont fait une démonstration magnifique de leur talent de gardiennes de troupeau d'oies!
C'était fascinant et extraordinaire de voir comment elles dirigeaient ces bestioles dociles.
Mais moi, ce qui m'a le plus amusé, c'est d'observer la seule oie « rebelle » de la bande! Une qui n'a pas voulu suivre le troupeau, et qui est resté dans son coin, en jetant un œil méprisant sur les copines qui faisaient leur numéro. Elle m'inspira une soudaine et forte sympathie. Allez savoir pourquoi? A voir ce troupeau bien docile et bien concentré qui regardait dans une seule direction, j'ai brusquement revu, là devant mes yeux, les fans féminines d'un concert d'un chanteur français célèbre. La seule chose qui m'a étonné, c'est de ne pas entendre ces cris hystériques: « Patrîîîîîck Patrîîîîî Patrîîîîîckck, »!
Ensuite, nous eûmes droit à une démonstration de la préparation de la drogue, phase appelée « gavage »! Certaines âmes sensibles, distraites et un peu obsédées, il faut bien le dire, n'ayant pas vu le cou de l'oie entre les cuisses du démonstrateur, ont cru naïvement que l'homme se livrait....et là j'ose à peine le formuler tellement la chose est obscène, à un....plaisir solitaire! Il faut dire aussi, que le geste rapide et saccadé prêtait à confusion! Mais je vous jure que ce n'est pas moi qui ai pensé le premier! Quelqu'un, dont je tairais l'identité, me l'a soufflé honteusement! Oh! J'en rougis encore tellement je fus choqué par ses pensées indécentes!
Nous avons ensuite visité les différentes pièces du laboratoire de transformation.
A la sortie, une des chienne, à la position fort décontractée et quasiment lascive, inspira une réflexion d'une obscénité si vulgaire de la part d'un macho sournois, dont je tairais ici le nom, qu'il faudrait me torturer, en me forçant à écouter du rapp par exemple, pour que je vous la livre!
Vous comprenez maintenant toute la nocivité que renferme ces produits manufacturés que l'on croit délicieux et qui ne sont qu'un instrument de perdition pour notre société.
Après une très courte sieste, et des réparations nécessaires et urgentes, nous sommes repartis sur les chemins de la campagne environnante pour revenir sur notre point de départ, la petite ville d'Assier. Et là, Ô merveille, nous avons visité le château de Galliot de Genouillac.
C'est alors que Valérie, notre jeune guide, se lança dans la description savante et historique du château et de son célèbre occupant.Château d'Assier
Elle tenta de nous épater en nous racontant que ce célèbre gentilhomme devint fort riche en inventant une pièce d'artillerie légère et mobile. Et comme je n'en rate pas une, je lui en bouchais un coin, sans lui laisser le temps de respirer, en lui sortant ma petite « couleuvrine »!
Aïe! Je sens que je me suis encore mal exprimer, et que vous m'avez mal compris!
La « couleuvrine » est précisément le nom de ce canon! Je ne sais pas ce que vous alliez encore imaginer? Car mon artillerie personnelle ne regarde que moi, et je ne la sors qu'en cas de strict nécessité organique ou amoureuse!

Le plus cocasse encore, c'est qu'un jardinier totalement irresponsable nous permit de d'entrer dans la cour du château, alors que la visite n'était pas autorisée! Au grand scandale de la gardienne qui ne nous en tint pas trop rigueur.
Nous avons encore admiré les frises guerrières de l'église du village avant de reprendre nos charriots « tomobiles » pour le voyage du retour.
Bon! Il ne me reste plus qu'à taper mon rapport aux autorités judiciaires pour dénoncer ces redoutables trafiquants, en espérant qu'il n'y aura pas trop de représailles sanglantes!
Enfin, heureusement qu'il a fait beau, sinon nous serions revenus d'Assier ….trempés!
Wouarf! Hi! Hi! Hi! Bon! D'accord, elle est con, cette vanne! Mais si elle me plaît, à moi?

A suivre!

mercredi 3 juin 2009

On raque à Padirac

Ne me cassez pas les pieds en me claironnant que c’est un peu facile et vulgaire ! Je voudrais vous y voir, vous, essayant de trouver un titre adéquat pour cette foutue journée ! Et puis vous allez voir, qu’il y a tout de même un peu de vrai là dedans. Donc, dès potron minet, et non pas « poltron minet », qui serait une méchante calomnie envers la race féline, qui n’est pas toujours peureuse, nous nous sommes levés de bon matin, et un dimanche en plus ! Même plus le respect du jour du Seigneur ! On nous force à bosser les weekend maintenant. Il paraît que c’est dans l’air du temps. Bref, après un petit déjeuner fort copieux (le gavage ayant déjà commencé) nous avons pris les voitures, direction Padirac-City. Moi, qui était « vierge » de cette attraction géologique, populaire et nationale, je m’attendais à un site tout simple avec une petite guitoune pour les biftons à l’entrée, comme on en voit dans les attractions de fêtes foraines.
Hou ! La ! La ! Grave erreur ! C’est presque « Disneyland sur Lot » .
Un hôtel, des restos en pagaille, des boutiques souvenirs « made in China » comme il se doit. Les Chinois sont partout. Je me demande même si l’eau bénite que l’on vend à Lourdes par jerrican, ne vient pas, en fin de compte d’un simple robinet pékinois. J’ai toujours eu un côté parano et légèrement désabusé ! Il y a même une centrale électrique pour toute cette petite ville. Et des parkings pour tas de ferrailles à quatre roues à perte de vue. On a garé les charrettes pas trop loin de l’entrée. D’ailleurs, entrée monumentale digne d’un casino de la côte d'azur. Et à côté, presque discret : « the big hole » ! La grosse bête ! Le gouffre immense !
Pas aussi important que celui de la sécu ou du déficit budgétaire français, mais quand même ! On est positivement impressionné. Que la nature ait pu faire une chose pareille, a quelque chose d’angoissant et de mystérieux, quelque part. Mais comme « la direction » nous avait d’abord concocté une balade champêtre, nous voilà parti sur « les chemins de bon matin », mais pas à bicyclette, à pédibus !







On s’est donc farci cinq bons kilomètres dans la nature verdoyante pour arriver au charmant petit village de Loubressac. Dire que les points de vue étaient époustouflants de beauté, est d'une telle platitude que je préfère vous laisser regarder les photos. Cela m'évitera de dire des fadaises de
« pouète-pouète » à deux balles! Je déteste les cuistres qui vous balancent des descriptions alambiquées et emmerdantes comme la lecteur des résultats sportifs, le dimanche soir à la télé, alors qu'il suffit simplement de ….regarder! Malheureusement pour ma pomme, j'avais oublié d'acheter ma crème solaire, avant de partir. Et comme j'ai une peau de
« rouquemoute » qui rougit comme un homard ébouillanté, au lieu d'avoir cette belle couleur de chocolat au lait dont nos femmes raffolent, je cherchais désespérément une officine qui put
(du verbe pouvoir et non pas puer) m'en fournir! Car à Terrou t'as rien! Et là, à Loubressac, Ô merveille! Une épicerie! Je m'y précipite avec un couple égaré de notre bande de joyeux pédestres. J'achète mon produit protecteur, je passe à la caisse, et là, je manque d'avoir une syncope! Car en plus de gaveurs convulsifs, je ne savais pas qu'il existait encore des « bandits de grands chemins » dans ces contrées perdues! « la bourse ou la crème solaire »? J'abandonnais donc ma bourse. Au singulier, bien évidemment! Car celles au « pluriel » commençaient à me gonfler dangereusement à la vue de mes biftons disparaissant dans la caisse de mes « rançonneurs ». Ce petit intermède commercial me mit en retard, car je reçus aussitôt un coup de bigot sur mon portable du « chef de la meute » qui s'impatientait.





On a repris ainsi, notre randonnée, d'abord sur le plateau, bien en hauteur. Et qui dit « hauteur », dit fatalement « descente ». Et celle sur Autoire fut « carabinée ». C'omme je l'ai dit alors à mes camarades de corvée qui n'en avaient strictement rien à cirer: « il a des descentes qui valent des montées ». Quand on sait à quel point j'adore les grimpettes. Donc, nous sommes arrivés sans encombre à Autoire, dans un village particulièrement désert et calme.
Il paraît même qu'on y tourne des films! C'est normal. Cela ressemble furieusement à un décor de cinéma tellement l'architecture est typique, bien conservée dans son époque. C'est bien simple, on dirait que Jacquou le Croquant va surgir brusquement à un coin de rue.




Mais après, il a fallu se farcir la montée dans le « cirque ». Et quel cirque! C'est bien simple; à un moment, j'ai presque regretté nos randos à Pralognan. C'est vous dire si j'en ai bavé. Heureusement que j'avais bien retenu ma tactique de montée: Ne jamais s'essouffler, en montant à son rythme. Et je vous jure bien que je suis montée à mon rythme. Même qu'à un moment donné, un escargot a failli me doubler!
C'est alors que nous avons rencontré une bande de fous. Il faut bien appeler les gens par leur nom. Des types qui grimpaient la falaise à l'aide de cordes! Comme si c'était pas déjà assez pénible de la monter à pieds! Ah! Je vous jure! Il y a des masos et des cinglés partout. Et quand je parle de « masos » je ne crois pas si bien dire! Car il y avait un bel escalier métallique qui nous menait au sommet immédiatement, quelques mètres plus loin. Et bien il y a des « distraits » qui n'ont même pas été foutu de le voir! Ce qui fait qu'on a ramer encore une bonne centaine de mètres pour rien, sur cette putain de falaise! Mais je ne dénoncerai pas. Vous savez que ce n'est pas mon genre. Enfin, la délivrance survint quand nous aperçûmes nos « dealers » de Terrou, venus spécialement en fourgonnette, nous apporter nos « remontants » spéciaux sous forme d'apéritifs et de victuailles réparatrices.



Sous la surveillance attentive du chef mafieux local.

On s'est donc fait un bon « trip »! Pardon! Un bon repas! Ah! On pouvait se reposer. Et quand j'ai vu d'où nous venions, cela m'a flanqué un vertige hallucinant. Savoir qu'on est capable d'un tel « exploit » vous fortifie l'ego immédiatement.


Nous avions tellement faim que certain posait leur assiette n'importe où. Le repas terminé, nous sommes descendus à toutes « pompes » (c'est vraiment le cas de le dire pour des randonneurs!) vers le gouffre de Padirac qui nous attendait pour quinze heures! C'est vous dire si la digestion a été malmenée! Moi qui ai l'habitude de ma petite sieste post-prandiale, j'étais encore de la revue!


Arrivé au gouffre, Michel est allé prendre les tickets, et nous sommes alors descendus dans
la « bête ». Certains petits malins sont descendus par l'escalier. Toujours cette vanité puérile qui consiste à se prendre pour d'éternels gamins. Mais moi, qui suis un gros fainéant, pas du tout sportif, j'ai préféré le confort bourgeois des ascenseurs. Ils existent. Il n'y a donc aucune raison de s'en priver. Descendre à « pinces » est à la portée de l'homme de Cromagnon, mais prendre un engin sophistiqué sorti de la cervelle, de l'intelligence, du génie humain, est un privilège de roi réservé à des individus hautement civilisés. Nous avons quand même rejoint nos « primates » dans le fond du gouffre.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que si l'endroit est grandiose, il est aussi très....humide. Faut pas souffrir de rhumatismes! C'est alors qu'il m'est arrivé une chose fort cruelle, et assez déroutante: J'avais une soif mortelle! Mais une soif! Et entouré de toute cette flotte bien fraîche, c'était un vrai supplice. J'ai failli en oublier la beauté du site. Après avoir parcouru une galerie interminable, nous sommes arrivés au quai d'embarcation où nous attendaient des barcasses en aluminium « drivées » par de jeunes guides appartenant à la société d'exploitation du gouffre. Et quand on dit « exploitation » c'est bien de cela dont il s'agit! Tu parles d'une usine! Quelle organisation commerciale! Bref! Nous nous sommes installés dans cette coquille de noix dont la stabilité sur l'eau laissait à désirer! C'est comme dans un aéronef! Il faut bien calculer le « coefficient de centrage ». C'est à dire, de bien répartir les « gros » et les « petits » gabarits dans le bateau. Sinon, c'était le naufrage assuré. Je n'ai pas compris les ricanements un peu niais de nos camarades restés sur le quai, en voyant nos efforts laborieux pour nous repartir judicieusement dans le frêle esquif. Qu'est-ce qu'il y avait de drôle? Bon, ça tanguait un peu! Et alors? Notre gondolier du Lot nous a ensuite trimballé sur le canal intérieur. Il était très très bronzé! Mais, à mon avis, son « bronzage » ne devait pas venir des projecteurs qui nous éclairaient le long du parcours.Que j'avais soif! Je lui ai même demandé si l'eau du canal était « potable »! Et comme de bien entendu, elle ne l'était pas! C'était bête de regarder toutes ces splendeurs géologiques, avec la vue brouillée par un bon bock de bière bien fraîche! Nous sommes alors entrés dans des galeries somptueuses, titanesques serait plus juste! Des voûtes culminants à plus de quatre vingt dix mètres de haut! Cela me rappelait un joli téléfilm, très ancien, réalisé par Marcel Bluwal, et produit par Claude Santelli, que tout le monde à oublié, mort écrasé par un éléphant! Il faut le faire! Quel cruel destin! Ce téléfilm était adapté d'un roman de Jules Vernes, « les Indes Noires » et l'action se passait dans des mines et des cavernes en Ecosse. Le charbon en moins, la grandeur était là! Une cité entière pourrait y être construite! Mais le plus beau nous attendait à la sortie!

Je n'ai pas compris tout de suite, la raison du violent balancement provoqué par
notre « gondolier » juste au moment d'accoster nos barcasses, et qui me fit monter instantanément mon taux d'adrénaline. C'est en voyant la grimace un peu niaise que je faisais sur la photo souvenir que j'ai douloureusement compris! Ah! Les gueux! Ah! Les pervers! Et le plus terrible, c'est que la photo en couleur est déjà prête à la caisse. Une vraie organisation mafieuse! Et cela dure depuis longtemps! Car j'ai retrouvé un jour, chez moi, dans un vieil album de mon épouse, une photo en noir et blanc datant des années cinquante, qui représentait exactement la même scène, mais avec des gens différents, bien sûr! A part les photos numériques en couleurs et l'ordinateur, rien de nouveau sous le soleil! Ou plutôt sous la voûte de calcaire! C'est quand même beau de revoir le ciel! Car je vous l'avoue sans complexe, malgré les beautés fantastiques des profondeurs terrestres et caverneuses, je préfère la vue merveilleuse de nos campagnes, à l'air libre. D'accord, les stalactites, et les stalagmites c'est bien joli, mais la vue de notre charmant village de Terrou au détour d'un virage, sur le chemin du retour, dans le soleil couchant, c'est pas mal non plus!