Avant toute chose, je dois vous faire part d’un attentat diététique fort grave dont j'ai été la malheureuse victime. De retour de cette virée campagnarde et champêtre, je me suis précipité sur ma balance, le lendemain matin. Résultat ? Trois kilos de plus !
Oui, messieurs dames ! Trois bons kilos de graisse en plus !
Après ça, vous ne direz pas que je n’ai pas subi une agression caractérisée de la part d’un réseau quasiment mafieux qui sévit chez nous !
Je connais même les rabatteurs que la prudence m’oblige à ne désigner que par leurs initiales : M.G. pour le chef de réseau, et J.G pour son adjointe.
C’est ainsi que nous avons été entraînés, à l’insu de notre plein gré, vers un patelin très discret, nommé le Terrou, où des complices ont remplacé le gavage des oies et des canards, par le gavage industriel de touristes innocents.
Ces procédés scandaleux doivent cesser ! Je me demande si je ne vais pas les dénoncer aux autorités. Je me pose même la question de savoir si ces dangereux malfaiteurs ne sont pas en cheville avec certains régimes de retraites pour éliminer plus rapidement d’encombrants et de très dispendieux sociétaires. Et ceci, à coup de taux de cholestérol faramineux, engendrant des crises cardiaques mortelles, et surtout très bénéfiques pour l’équilibre de leur budget! En ces temps de crise, il faut s’attendre à tout.
Après ce coup de gueule salutaire pour le repos de ma vésicule biliaire, je reprends le cours normal de mon récit.
Samedi matin, Pierre et Geneviève sont venus chez moi, non pas pour me « serrer la pince » mais pour prendre mes bagages et m’emmener, moi et Françoise, vers ce pays de « tortionnaires des papilles »
Après une descente sans histoire vers Brive, nous sommes sortis de la N20 pour nous arrêter à Noailles, charmant village perché sur une colline où nous avons rencontré le reste de la troupe. Nous avons alors dévoré sur les marches de l’église, notre repas « tiré du sac », comme on dit dans notre jargon.
Collonges-la-rouge nous attendait sur le chemin de Terrou. Pas besoin d’une longue recherche historique pour comprendre pourquoi ce charmant village se nomme ainsi. Cela saute aux yeux immédiatement. Comme si ses belles et vieilles maisons avaient été peintes avec du
sang de boeuf!
Le reste des futures victimes innocentes des agresseurs de foie nous attendait sur un parking extérieur.
Nous avons alors commencé la visite, en ordre dispersé. C'était tellement beau, que mon appareil photo crépitait comme une mitraillette, en prenant le début des neuf cents photos qui allaient suivre.
Au hasard des rues, je suis tombé sur une « pipaul » qui tentait vainement de préserver son anonymat, en se déguisant ainsi. Je ne dévoilerai pas son identité, mais la seule chose que je peux vous dire; c'est une vedette d'un « reality show » idiot-visuel!
Comment? Vous ne l'avez pas reconnue? Alors ne comptez pas sur moi pour la trahir!
Encore un peu plus loin, je suis tombé sur un membre du gouvernement qui passait, elle aussi, des vacances discrètes. Là, non plus, ne comptez pas sur moi pour la dénoncer!
Enfin,au fond d'une cour, un candidat aux élections européennes venant expliquer son programme à des provinciaux un peu frustes, ne comprenant pas bien toutes les
« subtilités » de la politique de Bruxelles!
Autre et vraie célébrité posthume de la ville, cette fois-ci; Notre cher et regretté, Maurice Biraud, dont la maison est honorée d'une plaque souvenirs.
Ensuite, nous avons foncé sur Saint-Céré, la ville natale de Jean Lurçat, le peintre tapissier, dont certains ignoraient jusqu'à l'existence, et que je ne dénoncerai pas par charité chrétienne!
Petite ville médiévale charmante, mais pas assez mise en valeur.
Nous sommes enfin arrivés à Terrou en fin d'après-midi.
Nos futurs « dealers » n'ont pas perdu de temps pour nous plonger dans l'addiction fatale des bons produits régionaux!
Tout de suite, une petite piqûre de rappel, histoire de bien commencer
la « cure »!
J'en ai profité pour prendre à la sauvette, la « salle de gavage »
sorte de « fumerie d'opium » adaptée aux coutumes locales!
Nous nous sommes installés dans nos chambres qui se trouvaient dans l'ancienne école des filles! Parfait! Rien à dire! Moi, le « célibataire » on m'avait refilé une petite piaule sympa!
Juste la douche, un peu étroite! Fallait que je passe par dessus les wc et que je rentre mon bide, si je ne voulais pas resté coincé dans la porte à volets. J'aurais eu l'air fin de demander du secours dans cette position délicate! Quand j'ai dit un jour à mes camarades que je pouvais me trimbaler à poil sans problème; ils m'ont répondu que: eux aussi! Cette bonne blague!
Bien sûr, en couple, je comprends! Sauf qu'à Pralognan, nous étions trois garçons dans la même chambre!Et là, je dis NON! Pas question! En plus, j'ai pu foutre un b..l monstre sans m'entendre dire: « Tu pourrais quand même faire attention où tu ranges tes affaires! »
Un vrai bonheur! N'est-ce pas les mecs?
Enfin, après une première séance d'accoutumance
aux « drogues locales » prises dans la salle à manger, sous forme de soupes, de pâtés, de vins rosés et rouges, nous sommes allés nous coucher.
Et là, sous la « voute étoilée » comme dans la chanson, Terrou s'endort! Terrou rêve déjà aux belles balades que nous allons faire les jours prochains! Terrou a les intestins un peu dérangé. C'est pourquoi Terrou....Ah! Non! Pas de ça chez moi! Je ne me laisserai pas allé à écrire des propos vulgaires et déplacés risquant de choquer les habitants de ce charmant petit village du Lot.
A suivre!